Quelques commentateurs (Pat Michaels, Roy Spencer) ont récemment relancé une question au sujet des scénarios standard utilisés pour comparer les modèles climatiques, dans ce cas relié à une étude sur l’augmentation potentielle de l’activité des ouragans.
La plus grande incertitude dans ce qui va se passer pour le climat du futur (dans 30 ans ou plus) est le cours que va suivre l’économie globale et les changements technologiques qui peuvent l’accompagner. Puisque les climatologues n’ont certainement pas une boule de cristal, nous considérons généralement une gamme de scénarios ou de projections des émissions futures de CO 2 et d’autres forçages importants comme le méthane et les aérosols.
Pour chaque scénario, les modèles vont concevoir un déroulement du changement climatique. Bien sûr, ce n’est pas une prédiction – le changement climatique dans le monde réel dépendra de quel scénario se révèlera le plus fidèle. Cependant, il y a plusieurs scénarios qui sont devenus, de fait, des références – pas parce qu’ils sont plus probables que les autres, mais à cause de raisons historiques. i.e. ils sont simples, et il y a un travail substantiel existant auquel on peut comparer les résultats.
La référence de facto la plus commune est un doublement du CO 2 à l’équilibre, i.e. vous doublez juste la quantité de CO 2 dans le modèle et vous regardez ce qui se passe. Un modèle un peu plus réaliste est le cas d’une augmentation de 1% d’équivalent CO 2 , i.e. chaque année la quantité de CO 2 augmente de 1% pour 100 ans. Quand vous atteignez environ l’année 2080, le CO 2 a doublé. Même si vous prenez en compte des contributions du méthane, de N2 O et des CFC, c’est aussi un scénario peu probable. Le taux de croissance maximum a eu lieu dans les années 80 (à cause de l’augmentation rapide des CFC) et était équivalent à environ 0,7 % d’augmentation par an. Couramment, le forçage est d’environ 0,6 % d’augmentation en équivalent CO 2 par an. Est-ce que cela importe ? Dans la plupart des cas, la réponse est non.
Ces deux scénarios simples sont utilisés principalement car ils sont capables de caractériser le comportement de différents modèles. L’existence d’une “date” attachée aux résultats est vraiment assez trompeuse. Les modèles ne vont pas être capables de dire ce qui se passera en 2080, mais plus ce qui pourrait se passer à l’époque où le CO 2 doublera, quelque soit l’époque où ça se passera. Il en ressort qu’une grande partie du climat est faiblement dépendante du taux de changement des gaz à effet de serre (bien qu’il y ait des exceptions importantes). Ainsi le résultat du doublement ne s’occupe pas si cela prend 70 ou 100 ans pour y arriver.
Des scénarios plus complexes qui incluent aussi des changements dans les aérosols et d’autres gaz à effet de serre ont été développés par l’IPCC. Ces modèles utilisent ces changements (avec des gammes allant de plus aucun changement dans les gaz à effet de serre à une prolongation des augmentations passées) pour faire des simulations pour le prochain rapport de l’IPCC en 2007. Pendant ce temps, les standards simples peuvent continuer à nous dire beaucoup de choses sur les modèles et, avec un peu de chance, sur le monde réel.
(traduit de l’anglais par C. Rollion-Bard)
Pat Neuman says
Do the models account for ocean-atmos temp/evap relationships? e.g. The largest evaporation losses from the Great Lakes occur during fall and winter when water is warm relative to air. I think water transport from the oceans to the atmosphere would be less when long term climate is warming than if long term climate is cooling … assuming everything else the same. With global warming there would be less precipitation than with global cooling, assuming everything else equal.