par Eric Steig et Gavin Schmidt (traduit par Claire Rollion-Bard)
Les données de température à long terme de l’hémisphère sud sont difficiles à trouver, et au moment où vous accédez au continent Antarctique, les données sont extrêmement éparses. Néanmoins quelques tendances émergent des quelques données disponibles. La Péninsule Antarctique, lieu de la barrière de glace Larsen-B, maintenant disparue, s’est réchauffée substantiellement. D’un autre côté, les quelques stations sur le continent et à l’intérieur semblent s’être légèrement refroidies. (Doran et al., 2002 ; GISTEMP). Au premier coup d’œil, cela semble contradictoire avec l’idée de réchauffement “global”, mais on a besoin d’être prudent avant de sauter sur cette conclusion. Une augmentation de la température moyenne globale n’implique pas un réchauffement universel. Les effets dynamiques (changements dans la circulation des vents et des océans) peuvent avoir un impact aussi large, localement, que le forçage radiatif des gaz à effet de serre. Le changement de température dans une région particulière sera, en fait, une combinaison des changements reliés à la radiation (par l’intermédiaire des gaz à effet de serre, des aérosols, de l’ozone etc.) et des effets dynamiques. Puisque les vents tendent à seulement bouger la chaleur d’un lieu vers un autre, leur impact aura tendance à neutraliser dans la moyenne globale.
Il est important de reconnaître que le largement cité “refroidissement antarctique” apparaît, à partir des données disponibles, être restreint aux deux dernières décades, et que moyenné sur les 40 dernières années, il y a eu un faible réchauffement (e.g. Bertler et al., 2004). À présent, il n’est pas possible de dire comment a été le changement à long terme sur le dernier siècle ou plus. La leçon ici est que les changements observés sur de petits intervalles de temps ne fournissent pas une image fidèle de la manière dont le climat est en train de changer.
De plus, il y a actuellement de bonnes raisons d’attendre un taux de réchauffement dans l’Hémisphère Sud faible. Il a été reconnu depuis quelque temps que les simulations des modèles résultent dans un réchauffement beaucoup plus important dans les hautes latitudes de l’Hémisphère Nord que dans le Sud, à cause de la prise de chaleur océanique pour l’Océan Austral. De plus, il y a des évidences à partir des observations que les changements dynamiques atmosphériques pourraient expliquer le refroidissement récent sur des certaines parties de l’Antarctique.
Thomson et Salomon (2002) ont montré que le Mode Annulaire Austral (une variabilité qui affecte les vents ouest autour de l’Antarctique) avait été dans une phase plus positive (vents plus forts) au cours des dernières années, et que cela joue comme une frontière, empêchant l’air plus chaud d’atteindre le continent. Il y a aussi quelques indications des modèles que cela pourrait avoir été causé par une combinaison de l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique et le refroidissement stratosphérique à cause du CO2 (Gillet et Thompson, 2002 ; Shindell et Schmidt, 2004). Il est important de noter qu’il y a des preuves, à partir des reconstructions climatiques basées sur les cernes d’arbres, que la phase du Mode Annulaire Austral a changé de manière comparable dans le passé (Jones et Widman, 2004). On ne peut pas, alors, attribuer les changements de températures récemment observés à une seule cause en particulier.
Alors qu’est-ce que tout cela implique ? Tout d’abord, les observations à court terme devraient être interprétées avec prudence : nous avons besoin de plus de données sur l’Antarctique, sur des périodes de temps plus longues, pour dire avec certitude ce qu’est la tendance à long terme.
Deuxièmement, un changement régional n’est pas pareil à un changement global moyen.
Troisièmement, il y a des explications très raisonnables pour le refroidissement récemment observé qui ont été reconnues, il y a déjà quelques temps, à partir des simulations des modèles. Cependant, les modèles suggèrent aussi que, plus on va dans le temps et plus l’importance relative des effets radiatifs qui augmentent, comparés avec les effets de la dynamique de l’atmosphère et de l’océan, est susceptible d’augmenter. En résumé, nous nous attendons pleinement à ce que l’Antarctique se réchauffe dans le futur.
William says
It is worth pointing out that the myth of bipolar amplification of global warming is remarkably strong and appears in even otherwise sensible places (e.g. 1, at the end) as well as the standard skeptic press.
The IPCC TAR actually says:
and the zonal mean pic (fig 9.8) on that page shows it clearly.
The myth probably arises from the very early days of equilibrium change runs, where the ocean heat sink effect did not apply.
Doug says
The fact that the southern oceans are absorbing heat may set up another interesting lag effect. Warming oceans will increase rates of evaporation which will pump more heat-trapping large molecules (i.e. gaseous H2O) into the atmosphere. So, while the oceans are a heat sink in the short-term, warmer oceans are a source of climate gases in the long-term. More positive feedback …
See for instance, http://www.gcrio.org/ipcc/qa/09.html
David Risen says
I agree that local events should not be used as evidence for or against global warming. Do you apply the same degree of criticism to authors who use local warming to argue for global warming? Discover Magazine’s #1 story in science for 2004 is that ‘Evidence of global warming became so overwhelming in 2004 that now the question is: What can we do about it?’
http://www.discover.com/issues/jan-05/cover/
Read the article. You will see that the ‘overwhelming evidence’ listed is based on LOCAL conditions. I look forward to your editorial comments debunking this dishonest use of science.
Oscar says
Wouldn’t the real issue about Antarctic cooling be: if the amount of water locked up in the ice cap increasing or decreasing, and at what rate? There is a lot of water down there now, but given the fact that parts of the continent are getting cooler and parts are getting warmers, plus the effects on air currents, etc. this seems like an interesting question to answer. Any studies on the depth of the ice cap?