[NDT : les passages en italique sont en français dans le texte original]
Les émissions de carbone en France s’élèvent à 1,64 tonne par personne, contre 2,67 tonnes au Royaume Uni et 5,61 tonnes aux Etats Unis. Si un pays peut se targuer d’être vertueux, et faire la leçon aux autres pays développés, vous pourriez penser que ce serait la France. Loin de là, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, la France s’est lancée dans un programme ambitieux de réduction des émissions de carbone. En présentant ces mesures, M. Sarkozy a déclaré : « Premier principe : tous les grands projets publics, toutes les décisions publiques seront désormais arbitrées en intégrant leur coût pour le climat, leur ‘coût en carbone’. » Ces mesures comprennent : l’engagement que tous les bâtiments construits en 2020 soient des producteurs nets d’énergie, l’interdiction des ampoules à incandescence à partir de 2010, des aides pour les acheteurs de véhicules les moins polluants, les conducteurs de véhicules les plus polluants étant au contraire taxés, et la construction de routes sera limitée pour favoriser les transports ferroviaires avec la technologie de pointe française du TGV ! Une taxe carbone est également envisagée. Ces propositions sont le fruit d’une intense série de discussions entre scientifiques et représentants de la société civile, dont des représentants d’organisations non-gouvernementales écologistes, d’organisations patronales et de syndicats. Ce processus, connu sous le nom de Grenelle de l’Environnement, a été décrit brièvement dans Nature ici (accès avec souscription), et un résumé par la presse des propositions d’actions de Sarkozy est ici.
Cependant, il y a une certaine résistance de la part d’un tandem bruyant de deux membres très décorés de l’Académie des Sciences française, Claude Allègre étant le plus médiatisé et tapageur des deux. Au cours des dernières années, Vincent Courtillot est apparu comme le fidèle compère d’Allègre –le Dupont de Dupond–, l’aidant à diffuser ses thèses, et en ajoutant aussi des personnelles. Tous deux sont membres de l’Académie des Sciences, et Allègre a reçu à la fois le prix Crafoord et la médaille Bowie. Allègre a une liste impressionnante d’articles ayant sujet à la Terre interne, et fut de plus le Ministre de l’Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie sous le gouvernement Jospin. Courtillot –actuellement directeur de l’Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP)– a un passé reconnu en recherche fondamentale sur le géomagnétisme, et est actuellement le président de la Section de Géomagnétisme et Paléomagnétisme de l’American Geophysical Union. Leurs opinions ont été largement (certains diraient même plus que largement) exprimées lors d’un colloque sur le rapport du GIEC tenu au printemps dernier à l’Académie (voir le numéro spécial “Evolution des Climats” de la Lettre de l’Académie des Sciences, ainsi que les rapports du Figaro, du Monde et de Libération). Qu’est-ce-que tout cela signifie ? Est-ce que les opinions d’Allègre et Courtillot sont fondées sur une profonde clairvoyance qui aurait échappé à la communauté de scientifiques qui ont consacré leur carrière entière à étudier le climat ? Voyons cela.
Quand un scientifique actif aussi distingué qu’Allègre ou Courtillot s’exprime, sa parole capte notre attention, quelle que soit sa pertinence. Ce serait néanmoins une erreur d’accepter les affirmations de tels phares uniquement à cause de leur renommée; on doit contrôler les arguments sur leurs mérites. Allègre ne publie pas ses idées sur le climat dans la littérature scientifique, de sorte que nous devons nous contenter de ses écrits de vulgarisation et déclarations publiques afin d’avoir un aperçu de ces arguments. Un trésor de ces allègreries (allègritudes ?, allègrations ?) est facilement accessible dans un petit ouvrage humblement intitulé Ma vérité sur la planète (Plon/Fayard, Paris, 2007). Beaucoup de choses que l’on y trouve ne sont que rabâchage d’arguments standard de sceptiques, arguments complétement discrédités auxquels il n’apporte rien de neuf. Par exemple : il répète à plusieurs endroits l’erreur classique de confondre le caractère imprévisible de la météorologie avec la détermination de la réponse du climat au forçage radiatif : « J’ai peine à croire qu’on puisse prédire avec précision le temps qu’il fera dans un siècle alors qu’on ne peut pas prévoir celui qu’il fera dans une semaine » (p.89). Il répète également le raisonnement faux que les relations de phase entre CO2 et température mesurés dans les carottes de glace de l’Antarctique prouvent que c’est la température qui est responsable des variations de CO2 plutôt que l’inverse – un raisonnement éculé et largement discrédité (lire ici un résumé des contre-arguments). Il y a peu de choses à ajouter sur ces arguments, sauf que la capacité d’Allègre à les répéter indique soit une remaquable crédulité, soit un inquiétant manque d’intégrité scientifique.
Ailleurs, pourtant, Allègre excelle dans l’art de servir des balivernes comme arguments scientifiques. En voici quelques exemples.
- Allègre affirme que la disparition des glaciers du Kilimandjaro est due à un changement des apports de vapeur d’eau causé par le soulèvement tectonique, et n’a rien à voir avec le réchauffement global. Cette affirmation est apparue il y a un peu plus d’un an dans la chronique d’Allègre dans l’Express, et a été discutée dans un article précédent de RealClimate au sujet d’Allègre. Pour l’essentiel, Allègre passe à côté du fait que les événements tectoniques dontil est question dans l’article cité de Science ont modifié le climat africain il y a plusieurs millions d’années, alors même que le glacier actuel du kilimandjaro est apparu il y a seulement 10 000 ans. Cette affirmation erronée au sujet du Kilimandjaro est répétée dans Ma vérité sur la planète (p.120), bien qu’il ait eu suffisamment de temps et d’opportunités pour corriger cette erreur. Autant pour la ‘vérité‘ (la sienne ou une autre).
- Allègre soutient que le ‘bon sens’ permet de mettre en doute l’idée que le CO2 puisse autant contrôler le climat parce que sa concentration est seulement de 300 parties par million (p.104). Ce ‘bon sens’ bouscule plus d’un siècle de physique méticuleuse qui remonte à l’époque de Tyndall et qui montre précisément pourquoi certains gaz à l’état de trace influencent si fortement l’absorption des infra-rouges par l’atmosphère.
- Allègre dit qu’on ne « sait rien » (p.109) sur les événements de Dansgaard-Oeschger et autre type de variabilité millénaire existant dans les carottes de glace. De cette affirmation, je suppose que nous sommes censés déduire que, comme on ne « sait rien » sur ces événements, il se pourrait bien que le réchauffement actuel soit juste la dernière phase de l’un d’eux. Bien sûr, il y a encore beaucoup de choses à apprendre sur la variabilité millénaire, mais ce phénomène a fait l’objet de plusieurs centaines de publications scientifiques, douzaines de conférences, ainsi qu’une synthèse majeure par l’Académie des Sciences américaine. Nous en savons assez sur la structure de ces événements et leurs mécanismes pour tout écarter la possibilité que le réchauffement récent provienne simplement de ce type de variabilité naturelle. Nous en savons également assez pour nous inquiéter de la possibilité que le changement climatique dû à l’augmentation des gaz à effet de serre puisse déclencher un de ces changements majeurs de la circulation océanique qui ont participé à la variabilité millénaire dans le passé.
- Allègre annonce qu’avec une augmentation du CO2 il ne devrait pas y avoir de réchauffement à l’équateur, alors que le réchauffement prédit à l’équateur n’est que légèrement inférieur à la moyenne globale. Il affirme correctement que le réchauffement est plus fort aux pôles, mais aussi, et sans justification, qu’un réchauffement de 10ºC serait sans importance (p.122). C’est une affirmation plutôt surprenante puisqu’un réchauffement bien plus faible est déjà responsable d’une disparition notable de la glace de mer en Arctique. Cette conception erronée pourrait provenir en partie du fait qu’il pense que la température « aux pôles » varie entre « -30 et -60ºC » (p.122). Si c’était vrai, il n’y aurait pas d’eau libre en Arctique pendant le minimum de couverture de glace de mer. Il est facile de vérifier que ce n’est pas le cas, et en fait l’Arctique monte souvent jusqu’à 0ºC, et parfois au-delà.
- Ignorant les nombreuses études indépendantes des mesures sur le dernier siècle, il soutient que l’analyse de Phil Jones de ces données a été « fortement mise en doute » (p.100). Et par quel moyen ? Par une comparaison entre les données globales de Phil Jones et une analyse non publiée des moyennes d’un petit nombre de stations européennes – présentée comme l’archétype de l’expertise incomparable des Géophysiciens en analyse de séries temporelles ! Nous y reviendrons à propos de Courtillot.
- Très obligeamment, Allègre conseille aux modélisateurs : « Il faut donc éviter de fonder les prédictions du climat futur sur une moyenne mondiale dont la situation est floue. » (p.106). Visiblement il n’est pas au courant que, depuis au moins les années 70, les modèles de circulation générale simulent des champs spatialisés des prévisions de vent et de température, et que des cartes de ces changements ont été incluses dans tous les rapports du GIEC depuis le premier. Oh, mais j’oubliais. Ailleurs, Allègre assène que « personne ne lit » (p.115) les rapports du GIEC. Visiblement, cette déclaration s’applique au moins à une personne.
- Continuant d’étaler son ignorance de la modélisation, Allègre se demande pourquoi les modélisateurs ont inclus le CO2 dans leurs modèles, et en conclut que c’est uniquement parce qu’ils connaissent ses variations sur les derniers siècles. Est-ce-qu’un siècle de travail méticuleux en laboratoire et sur le terrain passé à documenter l’effet radiatif du CO2 aurait peut-être à voir avec l’attrait des modélisateurs pour ce gaz ? Visiblement pas dans l’univers d’Allègre. Mais il y a mieux : « Comme on ne sait pas bien comment se forment les nuages, on les néglige ! Comme on maîtrise mal le rôle des aérosols et des poussières, on les néglige ! » (p.104) C’est complètement faux. Nuages, aérosols et poussières (comme variations de l’irradiance solaire et éruptions volcaniques) sont tous pris en compte par les modèles actuels. Les modèles qui négligent l’influence de l’augmentation du CO2 n’arrivent pas à reproduire le réchauffement des derniers trente ans, et c’est précisément pour cette raison que le CO2 a été confirmé comme le responsable principal du réchauffement global.
- Allègre fait un certain nombre de déclarations fausses ou fallacieuses sur le contenu du Quatrième Rapport d’Evaluation du GIEC. Il assure, contrairement aux médias français, que ce rapport « est beaucoup plus modéré que les précédents. » (p.119) Ainsi, Allègre assure que « Pour un doublement des émissions de CO2 , la température du globe augmenterait de 2 à 4,5ºC en un siècle. Le précédent rapport disait entre 1,5 et 6ºC. » (p.119) En premier lieu, les déclarations du GIEC sur la sensibilité climatique font référence à un doublement de la concentration en CO2, pas de ses émissions, mais laissons à Allègre le bénéfice du doute et supposons qu’il ne s’agit que d’une autre coquille et pas d’une véritable incompréhension. Tout de même, Allègre mélange ici des pommes et des frites. Même si la fourchette de la sensibilité climatique a été réduite, passant de 1,5 – 4,5ºC à 2 – 4,5ºC, ce qui diminue ainsi la probabilité d’une faible sensibilité, la fourchette des prévisions pour l’année 2100 n’a presque pas changé (de plus la définition probabiliste de cette fourchette a varié entre les rapports, elles ne sont donc pas directement comparables). Dans la même veine, Allègre assure que le GIEC a réduit ses prévisions de hausse du niveau marin, ce qui n’est pas le cas (voir ici).
- Mais il y a mieux. Il dit que le GIEC « modère sans encore l’abandonner l’argument d’évolution de la température depuis le XIXe siècle. » (p.119) Ceci correspond évidemment à la croyance d’Allègre que l’un des principaux arguments du GIEC est que le CO2 doit être responsable de l’augmentation de température parce que (ben voilà !) tous deux augmentent ! Il est difficile au GIEC d’abandonner un argument qui n’a jamais été le sien, et en tout cas le Quatrième Rapport d’Evaluation fait probablement plus de place à la discussion des enregistrements de température sur le 20e siècle, en utilisant plus de techniques, qu’aucun des rapports précédents. Et pourtant (on pense ici à Galilée, parlant en serrant les dents tout en s’inclinant devant l’Inquisition) elle augmente bien (et en suivant pratiquement les prévisions). Poursuivant sur le thème du renoncement supposé du GIEC, Allègre assure que celui-ci a « abandonné » son argumentation basée sur les variations de CO2 et de température enregistrées par les glace. Rien de tout cela. Il n’y a pas eu de changement d’interprétation par le GIEC des courbes isotopiques et du CO2 de Vostok, interprétation qui apparait dans les deux rapports de 2001 et 2007 (avec, dans ce dernier, l’extension d’EPICA à des périodes plus anciennes). Cette discussion se trouve au chapitre 6 du Quatrième Rapport d’Evaluation (p.444, figure 6.3), mais comment pourrait-on s’attendre à ce qu’Allègre sache cela, puisque personne ne lit le rapport du GIEC, n’est-ce-pas ?
De telles idées fausses et déformations de la réalité comme celles exposées ci-dessus sont généreusement accompagnées de l’arsenal habituel d’insinuations et de citations abusives. Parce que Christopher Landsea (comparé de manière extravagante à Galilée !) a choisi de faire toute une scène de sa démission du GIEC, le processus dans son ensemble est jugé opposé à toute dissidence – ignorant de manière opportune que Lindzen lui est resté tranquillement tout au long du Troisième Rapport d’Evaluation du GIEC. Une affirmation de Dennis Hartmann, tout à fait justifiée et incontestable, sur les incertitudes de la modélisation est détournée afin d’insinuer que les modélisateurs ne croient pas possible d’obtenir suffisamment de précision pour tirer des conclusions sur le réchauffement futur (p.105). Des citations sur la possible nécessité de mesures d’adaptation, venant de Ron Prinn du MIT et de Wally Broecker de Columbia, sont utilisées afin d’insinuer que ces deux célébrités favorisent l’adaptation sur la réduction des émissions de CO2 (p.126). Et sur le sujet de l’adaptation par rapport à l’atténuation, certaines affirmations d’Allègre sont franchement saugrenues : il soutient que nous n’avons rien à craindre du réchauffement global. Après tout, nous nous sommes adaptés au trou d’ozone, n’est-ce pas ? Nous nous sommes adaptés aux pluies acides, n’est-ce pas ? (p.127) Et bien, non en fait, nous n’avons rien fait de tout cela. Nous nous sommes ‘adaptés’ au trou d’ozone en adoptant le protocole de Montréal pour contrôler les émissions de CFC. Nous nous sommes ‘adaptés’ aux pluies acides en adoptant des mesures de contrôle des rejets soufrés. Si c’est ça ‘s’adapter’, je pense que je peux juste dire : « D’accord ! ‘Adaptons’-nous au réchauffement global en réduisant les émissions de CO2 ! »
Que peut-on dire de toutes ces affirmations ? Je ne pourrais le faire mieux qu’Allègre lui-même : «…une imposture intellectuelle, une escroquerie ! » (p.107)
Quel que soit le plan d’Allègre dans ses annonces publiques, celles-ci semblent peu fondées sur son expertise scientifique. Avec sa litanie d’erreurs, d’idées fausses et de déformations de la réalité, il a renoncé à toute prétention d’être considéré sérieusement en tant que scientifique lorsqu’il parle du changement climatique. Et si même Lomborg et autres éco-polyannas bénéficient trop du soutien d’Allègre, notons que, au final, Allègre appelle quand même à une réduction de 20% des émissions de CO2 sur les vingt prochaines années. Nombre d’entre nous qui se refuseraient à toucher aux arguments d’Allègre, même avec un bâton de 3 m, seraient très heureux si un tel plan était mis en oeuvre aux Etats Unis, au moins comme un premier pas vers des réductions plus drastiques.
Voici donc pour Allègre. Maintenant que dire au sujet de M. Courtillot ? Heureusement il ne nous est pas nécessaire d’aller si loin dans les détails, car pratiquement tous les arguments présentés au débat à l’Académie (voir son article dans La Lettre de l’Académie des sciences) reflètent ceux du livre d’Allègre. Pourtant, notre homme parvient à ajouter quelques marques de son cru. Par exemple il déclare, sûr de lui, que les variations glaciaires-interglaciaires du CO2 sont « tout simplement » dues à l’effet de la température sur la solubilité du CO2. Il n’est donc pas au courant que ce mécanisme de base a été évalué il y a bien des années par Wally Broecker –comme Allègre, un détenteur du prix Crafoord– et a été estimé vraiment insuffisant (voir Martin, Archer et Lea, Paleoceanography 2005, pour un récent bilan sur ce sujet).
Vous vous souvenez du graphe de la température européenne dans Ma Vérité, qui devait remettre « fortement en doute » l’analyse de Phil Jones des enregistrements de température ? Et bien il réapparait avec Courtillot très enrichi par de nouveaux verbiages : les scientifiques du climat passent tout leur temps à modéliser et pratiquement pas à observer; les géophysiciens sont les seuls qualifiés à étudier les séries temporelles car ils le font sans arrêt et de toute façon ils ont pratiquement tout inventé en premier dans ce domaine; personne n’a jamais contrôlé ou vérifié le travail de Phil Jones. Et patati, et patata, rien de tout cela n’ayant une once de vérité. Mais, après avoir déclaré tout cela, les braves géophysiciens de l’IPGP décidèrent de regarder par eux-mêmes en moyennant quelques dizaines de stations météorologiques européennes (additionnées de quelques stations éloignées en Oural pour faire bonne mesure), et ben voilà, Courtillot est “étonné” que la courbe ne ressemble pas à ce qu’on leur avait appris ! (Courtillot est visiblement quelqu’un de facilement étonné, et autant surpris, car ces mots apparaissent avec une régularité stupéfiante dans son article).
Cette analyse, qui frappa Courtillot d’un vrai ‘coup de foudre‘, fut présentée lors du débat à l’Académie par Le Mouël (lui-même académicien, et détenteur de la médaille Fleming). Une vidéo de cette présentation se trouve ici. Cher lecteur, je vous presse de regarder cette vidéo afin de voir si vous pouvez en tirer plus de sens que je ne l’ai pu, parmi tous les graphes mal annotés, les choix étranges des comparaisons, et les informations qui manquent sur certains aspects cruciaux du traitement des données. J’ai fait de mon mieux pour présenter ce que je pense être l’essence de l’argumentation de Le Mouël, mais ce n’est pas facile. Sur la partie gauche de l’image ci-dessous j’ai reproduit le seul graphe dans lequel Le Mouël tente une comparaison directe entre ses données et l’analyse de Phil Jones parue dans le rapport du GIEC; ce graphe a été décalqué sur un des plans de la vidéo de la présentation. Le graphe est titré “Moyenne de l’Europe” dans la présentation, mais les données (courbe noire) que Le Mouël compare à l’analyse européenne de Phil Jones (trait rouge) sont en fait celles du Danemark. De plus, les données de Le Mouël semblent correspondre à des minima mensuels (ou journaliers peut-être). Pourquoi voudrait-on comparer les minima de température au Danemark avec la moyenne de température de toute l’Europe, cela me dépasse, mais finalement ce dont Le Mouël fait grand bruit c’est l’affirmation que la courbe jaune est une meilleure approximation des données que la courbe de Phil Jones. En considérant la variabilité, il n’y a vraiment pas de raison objective de préférer l’une à l’autre, la distinction entre les deux approximations est complètement irréelle. Le message de l’analyse de Le Mouël est qu’en Europe une augmentation marquée de la température n’apparaît pas avant les années 80. Déjà entendu quelque part ? Vous devriez, car ceci correspond plus ou moins à ce que dit le GIEC, qui conclut de plus que la variabilité naturelle ne peut expliquer le réchauffement récent. Ceci est bien visible sur le graphe de droite tiré du Quatrième Rapport d’Evaluation du GIEC. La zone ombrée en bleu correspond à un ensemble de simulations forcées par la variabilité naturelle, tandis que celle en rose inclut aussi le forçage anthropique. Seule cette dernière reproduit l’augmentation de la fin de l’enregistrement. Bien loin de bousculer les conventions, Le Mouël a en fait montré qu’une simple moyenne d’un jeu limité de données confirme largement l’analyse de Phil Jones – une ‘prouesse’, si l’on réalise qu’en considérant une région aussi petite que l’Europe, la tendance anthropogénique est bien plus difficile à distinguer de la variabilité naturelle due à la circulation.
Le but de tout ce trafic avec les courbes de température est que le soleil doit en être pour quelque chose dans ces fluctuations. Ce qui nous amène au forçage radiatif, où Courtillot et consorts ont eu quelques problèmes sur ce point, car il leur a été très difficile de faire passer le CO2 pour un forçage mineur et la variabilité solaire pour un forçage majeur. Un essai baclé dans ce sens a été de prétendre que les variations des nuages surpassaient le CO2 : Courtillot prétend que les nuages sont responsables d’un forçage radiatif de 80 watts par mètre carré, de sorte qu’un changement aussi faible que 3% de la couverture nuageuse induirait un forçage radiatif de 2,4 watts par mètre carré, comparable à celui actuel des gaz à effet de serre. Mais pour obtenir ce chiffre, Courtillot a évidemment supposé que l’albédo terrestre est entièrement dû aux nuages, et de plus il a négligé l’effet de serre des nuages. Calculé correctement, le forçage radiatif net des nuages est plutôt de 20 watts par mètre carré, de sorte qu’une variation de 3% donne seulement 0,6 watts par mètre carré, très inférieur au forçage radiatif actuel des gaz à effet de serre, sans même parler de celui qui nous attend.
Cette gaffe n’est rien en comparaison de la difficulté éprouvée pendant les débats par Le Mouël, qui collabore avec Courtillot, lorsqu’il essaya de montrer que la variation de 1 watt par mètre carré de l’irradiance solaire au cours d’un cycle solaire représente vraiment la moitié du forçage des gaz à effet de serre. Bon, il y a un détail que Le Mouël oublie de prendre en compte, c’est la sphéricité de la Terre (ce qui implique de diviser l’irradiance solaire par 4) ou sa réflectance (ce qui implique de prendre 70% du résultat). Comme le reporter du Monde le soulignait malicieusement, le calcul de Le Mouël suppose une Terre noire et plate, mais “Hélas! La Terre est ronde” (zut alors !). Le Mouël semble ainsi suivre avec ferveur Allègre dans ses mauvais pas en géométrie : dans un livre de 1988 (12 clés pour la géologie, Belin/Paris), Allègre affirme sûr de lui que le gradient de température entre les pôles et l’équateur est dû à l’albédo de la neige et à l’absorption de l’atmosphère, ne faisant aucune mention du rôle de la géométrie sphérique de la Terre, qui est de loin le facteur dominant (et la raison de la présence aux pôles de glace avec un albédo élevé). Messieurs, voici un indice : que veut dire le ‘G’ de ‘IPGP’ ?
La rotondité de la Terre l’ayant privé de son 1 watt par mètre carré –qui de toute façon est pratiquement moyenné au cours d’un cycle solaire et ne laisse qu’un dixième de watt par mètre carré entre les cycles– Courtillot se raccrocha à la possibilité d’un mécanisme non linéaire, inconnu et non quantifié, pour transformer la variabilité solaire haute fréquence en une tendance sur un siècle.
Il y a également quelques bavardages sur la position de Moberg sur la ‘crosse de hockey’, la prétendue période très chaude de l’Optimum Médiéval, et une supposée variabilité solaire millénaire qui devrait expliquer pourquoi le réchauffement récent correspond plus ou moins à l’explication de Moberg de l’Optimum Médiéval. Mises à part quelques indications que la méthode utilisée par Moberg surestime la variabilité (voir Mann, Rutherford, Wahl et Ammann 2005, disponible ici), le mantra du “C’est la faute au soleil” s’effondre puisque ni le soleil ni les rayons cosmiques ne montrent de tendance pouvant expliquer le réchauffement des dernières décennies, comme nous en avons discuté à plusieurs reprises sur RealClimate (le plus récemment ici).
Pour ce qui est du climat, les faits de gloire de Courtillot ne se trouvent pas dans son article de La Lettre de l’Académie. Pour cela nous devons nous tourner vers un article récemment publié dans EPSL, article qui prétend que les changements climatiques sont étroitement liés au champ géomagnétique. Ce travail est-il convaincant ? Ce sera le sujet de la seconde partie.
tamino says
Excellent! And obviously, a lot of work.
However, the graph doesn’t seem to appear. An html error?
[Response: Fixed. Thanks for pointing this out.]
andy says
Wonderful post, I particularly like the itemised nature – very helpful. Have you (or anyone else) considered a Climate equivalent of the excellent “Index to Creationist Claims” page (which deals with a wholly different topic of course but requires some of the same methodical taking down of pseudoscientific claims) ? For reference, it’s here:
http://www.talkorigins.org/indexcc/list.html
…and I apologise if something like this already exists!
anonymous says
And will they be given the chance to respond here?
[Response: And do you yourself get the chance to respond here? –raypierre]
Bengt Randers says
I dont follow with the CO2 per capita, the value that I use is 6.3, UK 9.2 and USA 20 and Sweden 5.9 metric ton CO2? And these value is exluding CO2 in importgoods and international shipping and flight. For Sweden the value is ca 5,9+7+4 ~17 ton CO2 per capita.
http://timeforchange.org/CO2-emissions-by-country
[Response: This is a perpetual source of confusion. Like many people doing carbon accounting, I was quoting values as tonnes carbon, not tonnes CO2. If I multiply your 9.2 number for the UK by (12/44) — the ratio of molecular weight, I get 2.5 which is about the same number I quoted. The issue of where to allocate emissions attributed to import goods and international flights is a very important one, but the standard accounting I’ve used still gives a good indication of the relative contribution of the various countries to the rise of atmospheric CO2. –raypierre]
jonathan says
Not mentioned in your list of the wonderful things France is doing to have such a low per capita emissions is the reliance on nuclear energy for electricity. Why is there a consistent reluctance in the scientific community to put forth nuclear energy as an option to mitigate AGW?
[Response: Why is there such a consistent tendency for people like you to assume that I would object to some expansion of nuclear energy. Socolow openly includes it as one of his “wedges.” The economics of nuclear vs. other carbon free energy, in the absence of the kinds of subsidies nuclear receives, needs to be examined, of course, but nuclear is definitely one of the options that needs to be on the table. –raypierre]
Ray Ladbury says
A wonderful cautionary tale about why a scientist’s claims of expertise must be taken with a veritable salt mine outside his or her specialized realm. It is a pity that Allegre’s scientific reputation should suffer for his foolishness, but as both he and James Watson show, scientists are human. That is precisely why consensus is so important. Any of us can be wrong. We are less likely to persist in our error if we listen to the real experts–the ones who actively publish in the field.
The rest of us can attempt within our abilities to independently assess the science, but you had better be awfully sure of yourself to assert your expertise outside of your field of study. “Common sense” refutations are often based simply on misunderstandings. The really sad thing is when a scientist is too arrogant his error.
[Response: With regard to scientists speaking outside their realm of expertise, I wouldn’t want to over-generalize from the examples of Allegre, Courtillot and Watson. Generally, many aspects of the scientific method transcend field, and so when a very bright scientist turns his or her attention to something novel, important new insights can be turned up. We can all think of examples where scientists have made important contributions to discussions bearing on public policy, which take them outside there own fields. The contributions of Linus Pauling to the Atmospheric Test Ban Treaty are one case in point. This is why it is particularly reprehensible when a scientist like Allegre puts aside the scientific method and makes use of his reputation to promulgate ideas that wouldn’t pass muster on their own. It is an abuse of the public trust in that scientists’ hard-won reputation. –raypierre]
Chris McGrath says
As Tamino said in #1, obviously a lot of work (and there is a Part II to come!). Thanks, it is really useful for non-scientists like me (I am a lawyer) to see the arguments raised against AGW dissected with so much detail (and humour). The fact that there is no convincing counter-theory or contradictory evidence presented by other scientists should be an important point for any critical thinkers in government, economics, and other fields.
Rog says
#2
I like http://www.royalsoc.ac.uk/page.asp?id=6229 and http://gristmill.grist.org/skeptics.
Dick Veldkamp says
#4 Carbon emission per capita
1. CO2 emission = 44/12 times pure C emission.
2. There is a lot of uncertainty in determining the actual figures.
Zeke Hausfather says
Andy:
http://gristmill.grist.org/skeptics should be what you are looking for.
S. Molnar says
Re #6: Put another way, Ray Ladbury’s serendipitous invention, the credibel, a logarithmic measure of a person’s credibility, is likely a function of both field and time.
Bird Thompson says
Nuclear energy. Hmm. Could it be because we have no idea what to do with the extremely toxic & long-lived waste products? Could it be that it can be used for making bomb material & is a target for terrorists? Could it be that solar & wind alternatives (as well as others) are better?
But congratulations to France’s government. Too bad these 2 scientists are so wrong.
S2 says
Bengt Randers said:
“I dont follow with the CO2 per capita, the value that I use is 6.3, UK 9.2 and USA 20”
You’re both right.
You’re quoting figures for CO2, raypierre is using figures for pure carbon (which is just over 27% of the mass of CO2).
They’re both valid ways of measuring, but it does lead to confusion at times.
George Robinson says
Interesting article, but isnt there something missing here. Although France only uses approx 9% fossil fuels at source for energy production, France still uses almost 30 million tons of coal, and 45000 million cubic meters of natural gas. These two items must have some effect on CO2 emissions. How can it be that France has such a “low footprint” of 7.27.
Perhaps someone can enlighten me about the figures
Lawrence Brown says
Nikolas Sarkozy’s efforts are to be commended. Some of our state governors like Gov. Schwarzenegger of California have taken leadership positions as well, proposing that heat trapping emissions be cut 11% by 2010 and to 1990 levels by 2020 and to 80% below that by 2050. By contrast Sarkozy’s counterpart in the White House would allow national emissions to grow 31% by 2012.(Union Of Concerned Scientists Vol 4,No 2 Fall 2008)
What is to be made of such (in)action in Washington? Honi soit qui mal y’pense.
Ray Ladbury says
S. Molnar, Gee, I guess it’s too late to say “I meant to do that…” I’ll happily share credit. It’s a very convenient scale, as one’s credibility declines exponentially with each outrageous position one adopts.
Ray Ladbury says
Johnathan #5 asks why the scientific community doesn’t recommend nuclear power. Actually, I think that the scientific community is divided on nuclear power, just as the larger community is. Many here are proponents and several are vehemently opposed. While a proponent, I caution that it is a big mistake to underestimate the very serious technical and security issues proposed by reliance on nuclear power. While I think that technical answers can be found to these (involving reprocessing of spent fuel, actively monitored storage, different fuel cycles, etc.), these are still unproven. Having said this, my reservations about nuclear power are less than my reservations about a much warmer world, and my confidence in our ability to meet the energy needs as we transformt to a sustainable economy is much greater with nuclear power than without. There are no perfect solutions.
inel says
Re: #15.
(Shame on him who thinks evil of it.)
Indeed. A jolly good motto that is too!
HRH The Prince of Wales is a permanent member, so to speak, of The Most Noble Order of the Garter, whose motto that is and he has held a leadership position on climate change for several years. Now it looks like Gordon Brown is more serious about climate change too …
Charles Muller says
Aux Chevaliers à la triste figure(*)
Great, I enjoy reading your paper as a French connaisseur of such polemics (albeit on the other side of the public debate). Allègre is here well-known as an isotrope provocateur and for sure, his climatic arguments are partly unsound. Not so much to object to the 1st part of your text sur le fond comme sur la forme. (I give up many rhetoric details of your indictment presenting climate modelling as a robust exercise or IPCC communication as a fair process, which is of course du grand n’importe quoi) :D
(*) A chacun de deviner la figure…
Philippe Chantreau says
There are no perfect solutions, indeed. France’s nuclear park is in serious need to evolve. A significant number of reactors are close to decomission, I believe that some had their service life extended because convenience demands it and the maintenance and safety are quite good. New designs fall short of showing a notable evolution (I’m not so convinced by EPR). The waste is still as much of a problem as ever. In my opinion, they are too bound by their comfort zone and I would like to see them explore more eagerly the kind of solutions discussed in the January 03 (I think) of SciAm.
Lynn Vincentnathan says
Just as long as the French keep up with their plans of reducing GHGs, shaming fuelish Americans into doing the same….
I’m so glad you real scientists are here to refute these charletans. Keep up the wonderful work.
jacob l says
is the antarctic a good proxy for what the greenhouse effect would be without water vapor?
the reason I asked is because I was looking at a graph in Principles of Planetary Climate on page 46 (figure 3.7)
while the gap between surface and erbe is smaller, it’s not as small as the decrease in water vapor.
basically what I’m asking is can you use the difference between the surface energy and ERBE on different parts of the planet to determine the role of water vapor vs long lived green house gases
thanks
Eli Rabett says
Neglecting to divide by four is endemic among denialists, probably because if they forget to account for the Earth being a sphere, rather than a pizza, solar forcing appears larger.
andy says
Zeke – many thanks, that link will do nicely.
Alexander Ac says
As Michael Mann told for NewScientist something like this:
“We need climate change sceptics. But be need they do a better job”.
Indeed, there is a lot of “junk science” inside “climate scepticism”… Why these people think, that climatologists are *not* doing their job properly??? That’s a mystery to me…
GlenFergus says
Thanks Ray, a very thorough demolition. But, with respect (and, be sure, it is great respect), haven’t you missed something? Um, guys, you’ve won. You really don’t need to do this any more. Quite suddenly, no one is listening to these turkeys. The tipping point was somewhere back in September when the sea ice all but vanished. It’s time to move on … to what we do about it.
As usual, Hansen is way ahead. We need a post here discussing his three point (or is it four point) plan … 1. No new coal fired plant without capture and storage. Hmmm.
Eachran says
Very good comment and well done for pointing out France’s efforts in mitigation.
I dont believe that M. Allegre and co. have done much damage in France except to themselves and I dont believe that their combined contribution has made a jot of difference to the public’s perception of the problems.
For some years now France has been gearing up to bite the bullet of global warming. Public opinion is well behind mitigation and adaptation measures and barely a day goes by without someone on the TV, mainly the weather forecasters, reminding people to leave the car in the garage or whatever. The Minister of Economy etc, Madame Lagarde, is even famous for reminding people that if they have a problem with petrol prices they should get on a bike : not very helpful for fishermen, but the principle is a good one and she seems to be on record not to do anything to keep petrol prices down, by reducing taxes for example, as the UK Chancellor did a few years ago. But where there is a significant problem like the fishermen, the way to solve it is through temporary transfer payments, which has been done.
M. Sarkozy and his government know that the solution to kick start everything is to tax carbon and he has offered to lead in Europe on this if other states follow. At the moment there is a deafening silence from the rest.
When I was struggling to understand the RC comment on the ‘tail’ a few weeks back, I needed to check up on my stats and what did I discover? A host of French mathematicians contributing to and leading in the development of many branches of maths : a great shame that M. Allegre does not feel the need to follow their example.
Keith says
OK. I posted (somewhat controversially) on one of the other threads and this particular post has given me food for thought. And it has brought up a question which I think is important but to which I can’t find a huge amount of solid information on.
It concerns the biosphere and its potential reaction to the increased levels of CO2. I realise that some work has been done to look at how plants react to increased levels of CO2 and other gases (notably ozone) and some large scale experiments are being done. My question goes back to models yet again. I’ve noticed that most of the climate model focus very heavily on the physics of the situation but there seems to be less focus on the biosphere and what it does. So my question is how do the models cope with the biosphere? Are they weighted for a specific total amount of photosynthesis per year or do the models take into account seasonal variation and so forth? This information might be out there but it was rather difficult to gauge what was real and what was simply junk science.
The reason this came up was that I was thinking of the sheer complexity of the issue and how things might be expected to progress over the coming decades. There are calculations for the total amount of chlorophyll on the planet and thus one can do a calculation but my expectation would be that this would be quite a simplification. The potential complexity might be as follows. There is seasonal variation in photosynthesis as a result of day length and tree type (evergreen versus Deciduous). This would also be affected by latitude. Then there are the various species variations which would mean that some carbon would locked in decaying biomass on a yearly basis whilst on others it would be locked only in the growing tree. Then there’s water availability since this is the key component to in photosynthesis. This, too, is in effect being pulled out of the system to the same degree (if one looks at the balanced equation that is). But, can this all be modelled with a good level of accuracy?
Then, however, it gets interesting. Biology can react stupendously quickly to the environment and plants can populate areas that should be dead; trees going out of walls next to railway lines, on solidified volcanic rocks etc). I’d expect the biosphere to react quite quickly and perhaps unpredictably. I’ve noticed that some plants grow more quickly with high CO2 whilst others do not (US forestry service info). Under evolutionary pressure you’d expect those with that advantage to take over a particular area. It might give evergreens and advantage and so forth. Which migth lead to substantial changes to the amount of CO2 being removed (or not?). It does looks quick difficult to predict.
So the next question is how the models deal with that level of variation? Or is it too small an effect to have much influence (I suspect not, which is why deforestation worries me so much) over the physical forcing. In some ways I’d expect it to be quite important but I’m not sure which is why I ask the question(s).
Thanks in advance.
Steffen Christensen says
What a brilliant piece! It’s nice to see a thorough rebuttal to the typical mishmash of obfuscation, incorrect arithmetic, and misleading rhetoric of the climate skeptics. I think that you’ve done a service to the community, putting this all in one place where you can send the skeptical out there… who are still a significant (and vocal) minority in North America. I foresee that one societal benefit of this debate, 50 years out, will be that the public will realize that the Earth being round means that a fourth of the sunlight hits it. Victory over the flat-Earthers at last! :)
pete best says
France has a low co2 economy anyway but China, India and the USA do not. As the IPCC summary released at the weekend shows us, the global economy has to be tackled globally. France, Germany and the UK could cut their CO2 emissions significantly and still make no real impact globally as they are not major manufacturing powers any more. India, China and the USA are and as they are vying for superpower status and are scheduled to being onlint 1000 coal fired power plants in the next 5 years with shelf lifes of 50 years I would suggets that these documents and simply that nice documents.
Barton Paul Levenson says
Eli,
The refutation you reference, while mostly doing a good job, includes this phrase:
[[ ~117 W/m^2 of thermal radiation is emitted from the earth, ~111 is absorbed by the atmosphere and ~ 96 is reradiated to the ground,]]
This looks way wrong. A surface at 288 K radiates about 390 watts per square meter, not 117. I tried to point this out in the blog but was unable to figure out how to subscribe; could you possibly pass my observation along?
-BPL
Jim Cripwell says
Ref 26. Glen writes “The tipping point was somewhere back in September when the sea ice all but vanished. It’s time to move on … to what we do about it.”
I wonder whether you have kept up with what is happening in the arctic since September. Just about all the extra ice that melted has reformed, and there is now just about as much ice there this year as there was last. In the part most affected by the melt, where the Arctic Ocean meets the Bering Strait, there is less ice this year than last. But on the Canadian side, in the Davis Strait and northern Hudson Bay, and also on the east coast of Greenland, there is more ice this year than last. Anyone want to make wagers as to how much ice there will be first at maximum next March, and then at minimum next September?
Juola (Joe) A. Haga says
In respect to Johathan’s jibe (#5) and Raypierre”s response, I think an already complicating process has begun to endanger the French reliance on nuclear plants. As I understand it, most are watercooled and must now contend with the threat of drought widening in the course of climate change around the Mediterranean littoral.
James Davey says
Excellent article.
Those wishing to find information on different countries GHG emissions can look here http://unfccc.int/ghg_emissions_data/items/3800.php (data available to 2005). Annex I (i.e. developed world) parties submit annual updates.
No per capita data (yet) but you can get population numbers from wikipedia if you want.
Edward Greisch says
RE 12 Bird Thompson: We DO know what to do with so-called nuclear “waste.” Recycle it. Make it back into fuel. We even have a type of reactor that uses it for fuel without reprocessing. Israel’s nuclear power plants run on stolen nuclear “waste.” We used to recycle “spent” nuclear fuel until Israel stole it from recycling plants. Terrorists can’t get fuel out of a reactor, it just isn’t possible. Terrorists can’t compete with Israelis in stealing from the recycling process. I have a longer article on this subject, but it is too long for here.
Solar & wind alternatives are neither adequate nor available at night when there is no wind nor environmentally sound. See:
http://environment.newscientist.com/article/dn12346-renewable-energy-could-rape-nature.html
http://www.newscientist.com/blog/environment/2007/07/renewable-energy-bad-nuclear-power-good.html
[Response: Any mention of nuclear energy anywhere on any thread sparks the same discussion, so let’s please not go off on a general discussion of the issue. On the other hand, if anybody has specific information about the French experience with nuclear energy, how they handle waste, how the reactors are managed, plans for the next generation, that would be entirely appropriate, even welcome, on this thread. –raypierre]
Sean O says
Re: 12 While wind and solar appear to be better, our current level of ability to use these options simply does not make a dent in the current energy needs of the planet. Without nuclear, we simply cannot make the goals of Kyoto (or its successor since Kyoto is fundamentally flawed). I believe that Ray in 17 is closer to correct “there are no perfect solutions”
http://www.globalwarming-factorfiction.com
dhogaza says
Jim Cripwell:
You wouldn’t be confusing area with volume again, by any chance, would you?
Luke Silburn says
Raypierre said:
“On the other hand, if anybody has specific information about the French experience with nuclear energy, how they handle waste, how the reactors are managed, plans for the next generation, that would be entirely appropriate, even welcome, on this thread.”
I don’t have any specific info myself, but I would recommend this article that Jerome Guillet wrote for the Daily Kos a couple of years ago as a good starting point for an overview of the French civil nuclear programme:
http://www.dailykos.com/story/2005/4/10/182655/427
Regards
Luke
dean_1230 says
RE: #26
Regardless of which side of the AWG fence one stands, this statement is wrong. Science demands that we keep trying to improve our understanding. Everyone here recognizes that the current models have weak areas and if we stop studying those areas because we’ve “WON”, then there’s a better than average chance of doing more harm than good in the future.
In other words, science isn’t about winning and loosing, it’s about understanding.
AK says
Re: #32
In my recollection there is a 2-year interpolar cycle with strong effects on such things as arctic/antarctic ice. An article on that and its effects might be welcome. I wonder whether there has been any change in its effects over the last century?
Hank Roberts says
For Jim Cripwell, don’t confuse area (extent) and volume (one-year or multi-year), search for “multi-year” along with Arctic sea ice.
http://www.arctic.noaa.gov/detect/ice-seaice.shtml
That page has this movie. Slow to load and large, but worth it: http://www.arctic.noaa.gov/detect/detection-images/ice-seaice-animation.jpg
“In general lighter shades of grey are newly formed first year ice and the dark shades of grey are older multi-year ice.”
Andrew Dodds says
As a minor aside, if 93% of your electricity comes from low-to-zero carbon sources (I.e. Nuclear and Hydro), then how does changing lightbulbs to CF help?
[Response: It frees up electricity production that can be used to substitute for things currently using fossil fuels (e.g. providing charging capacity if electric cars or plug-in hybrids start taking over the personal transportation fleet). It also frees up production that can be sold to countries that currently use more fossil fuels to produce electricity. –raypierre]
Jim Cripwell says
Ref 37. I would be extremely grateful if you would give me a URL where I can get arctic sea ice volumes on a daily basis. I might well be confusing area with volume. Can you give me the difference in volume between September 2006 and September 2007, preferably with a URL? Approximately 9 million sq kms melt each year, and the same amount refreezes. Why this year should be any different from any previous year, I have no idea.
tamino says
Re: #26 (GlenFergus)
In large part I agree; the people who are still listening to the turkeys are those whose disbelief is ideological, and no amount of reason will persuade them.
But the blogosphere is a focal point of denialism, so there’s still some value in debunking here. And, this particular post is rather entertaining.
Matthew says
http://arctic.atmos.uiuc.edu/cryosphere/
Jim is correct ice extent anomalies are now comparable to last year. However, this says nothing about the thickness of all this new ice. The ice anomalies next fall may tell the real story.
Matt
# dhogaza Says:
19 November 2007 at 9:38 AM
Jim Cripwell:
Just about all the extra ice that melted has reformed, and there is now just about as much ice there this year as there was last.
You wouldn’t be confusing area with volume again, by any chance, would you?
Timo Hämeranta says
RE 28. On biosphere in models.
The IPCC modellers are trying to incorporate biosphere in their models (more or less) correctly before the next Assessment 2013.
Martin Vermeer says
Re #28 Keith:
I got this kind of question asked on another list last summer, and here is some of what I answered (forgive the not very scientific language — I’m just an amateur):
“A typical boreal (and probably temperate or tropical as well) forest binds 10 tons of CO2 per year per hectare. Over 30 years that makes 300 tons, equivalent in mass to a layer of water 3 cm thick.
“For comparison, the whole Earth atmosphere has a mass equivalent of 10 m water. And the atmosphere’s CO2, some 300 ppm IIRC, thus is equivalent to 3 mm water.
“Conclusion: if we would plant 10% (more) of the Earth’s surface with forest, and let it grow for 30 years, it would suck all the carbon out of the atmosphere!
“Crazy idea of course, but it shows that forestation/deforestation is a major player… It is right that forests aren’t true ‘sinks’ of carbon: cut the trees down and the CO2 is released again. But irrelevant they are not.
…
“Yes, a one-time shot. But it stays out of the atmosphere indefinitely if the forest goes into a steady state, which I assumed would happen after 30 years.
“And no, the 10 tons/year/ha refers to what gets permanently bound as biomass — I found these numbers on the Internet so they must be true :) Until the wood is burned or decays, of course.”
It is true that biology is studied less than physics — probably because it is harder. E.g., the CO2 variation due to the glacial-interglacial cycle isn’t well understood, and it is presumably mostly biology too.
BTW I don’t think it is very useful to study photosynthetic activity, if the carbon balance sheet is what you’re interested in. It’s more useful to look at net storage and release of carbon in biomass, soil etc. This is because the streams of carbon going into and out of plant life are large, but they seem to pretty exactly cancel over the long run (but there is a clear annual signature on the atmospheric CO2 curve). So you would be subtracting some large and not-so-precise numbers to get at a small number.
Ramblings of an amateur, who may well be holding the wrong end of the stick :-)
Timo Hämeranta says
RE 35. On nuclear waste.
Well, scientific innovation has been done already four years ago:
Ledingham, Ken W. D. et al., 2003. Laser-driven photo-transmutation of 129I—a long-lived nuclear waste product. Journal of Physics, D: Appl. Phys. Vol. 36, pp. L79-L82, September 3, 2003, online http://ej.iop.org/links/q89/LibK,ispVGjG+5zKrCE2bg/d3_18_L01.pdf
Please see:
“We report the laser-driven photo-transmutation of long-lived 129I with a half-life of 15.7 million years to 128I with a half-life of 25 min.”!!!
I ponder: As far as I can see, one of the strongest arguments against nuclear power has been the half-life of nuclear waste (buried somewhere). With this new invention this scare is blown away. Economically feasible during next decades or hundreds/thousands of years? Mankind has no hurry.
J.S. McIntyre says
re ray-pierre’s response on 35:
“… if anybody has specific information about the French experience with nuclear energy, how they handle waste, how the reactors are managed, plans for the next generation, that would be entirely appropriate, even welcome, on this thread.”
How’s this?
French Nuclear Reprocessing
http://www.citizen.org/documents/Burnie%20paper%20on%20French%20reprocessing.pdf
For the sake of disclosure, the author is the coordinator of Greenpeace International nuclear campaigns, so take it with the appropriate dose of salt.
Jim Galasyn says
Re Keith’s questions about the biosphere, climate change, and modeling.
I can’t speak to the model fidelity question generally, but afaik the biosphere isn’t typically modeled in any detail. We certainly are observing changes in the biosphere which probably fit your intuition, e.g., rapid incursion of boreal forest into areas that were recently tundra; continuous decline of primary production by phytoplankton in the southern ocean; rapid desertification of recently productive land.
In the case of forest advancing into higher latitudes, I’ve seen a recent study that claims this will darken the albedo and accelerate warming.